La première image qui nous restera de Claude Jullian, c’est son élégance en harmonie avec sa belle voix.   
Un style très personnel reconnaissable entre tous. 
De la guerre d’Algérie à son engagement professionnel, syndical et politique dans son entreprise, Air France, Claude aura été constant. 
Durant toute sa vie, Claude aura été un homme de convictions. 
Convictions qui ne faisaient pas obstacle à un solide sens de l’humour. 
Un humour bien à lui, lui aussi. 
Claude était un homme soucieux de se cultiver et d’aider les autres à le faire, particulièrement au travers du théâtre populaire dans lequel il s’impliquait. 
Claude était d’abord et avant tout un militant. 
Un militant qui eut de hautes responsabilités syndicales sans perdre de vue le quotidien des salariés. 
La lucidité de Claude est importante aujourd'hui  
Claude n’a jamais cédé aux sirènes du libéralisme heureux. 
Il n’a jamais cru bonheur populaire dans le capitalisme à un moment ou certain faisaient l’impasse sur leurs convictions,  
Comme le disait un ami commun disparu, Emile Bertuit; Claude n’a jamais cassé sa boussole de classe. 
Par exemple, il n’a jamais accepté la privatisation d’Air France et d’Aéroports de Paris, quelles qu’aient l’habillage qu’on lui donnait. 
Jusqu’à la fin Claude se renseignait sur la situation sociale, sur l’évolution de son parti et de son syndicat ; sur la plateforme d’Orly à laquelle il était attaché. 
Pour mon épouse Nawal et pour moi, évidemment, Claude est plus qu’un camarade. 
Avec lui, Francine, Alexandre et Frédérique marraine de notre fils Yacine, nous avons tissé des liens forts qui ne se sont jamais démentis 
C’est peu dire que Claude était apprécié. 
Toutes celles et ceux qui l’’évoquent aujourd'hui mettent en avant en premier l’attachement qu’il suscitait. 
Maintenant, nous pouvons le dire, nous sommes heureux et fiers d’avoir fait tant de chemin avec lui. 
Yvon Touil